Après Dwayne Johnson et Chris Evans dans Red One, Amazon Prime tient un nouveau duo improbable et gagnant. Jean-Claude Van Damme et Michaël Youn sont complices dans Le Jardinier, comédie d’action de David Charhon disponible sur la plateforme Amazon Prime à partir de ce vendredi. Le premier y incarne un homme politique menacé par un redoutable commando. Le second joue son jardinier, homme taciturne et plein de surprises qui va l’aider à protéger sa famille. Michaël Youn débordait d’enthousiasme pour parler à 20 Minutes de son partenaire mais aussi d’un nouveau projet fort alléchant.
Qu’est-ce qui vous a motivé pour tourner dans « Le Jardinier » ?
Je suis fan de Jean-Claude Van Damme depuis l’enfance. J’étais biberonné à Kickboxer et à Bloodsport aux films d’action façon « mâle alpha » quand j’étais gamin. Donc, quand le producteur m’a appelé pour me dire « On fait une comédie, avec de la bagarre et avec Jean-Claude Van Damme », je lui ai répondu oui tout de suite avant même de lire le scénario.
Vous n’avez pas été déçu ?
Tourner avec Jean-Claude Van Damme était un cadeau. Le duo est né instantanément aux essais caméra. Je lui parlais avec le respect, la déférence et les égards que j’ai gardés pour lui tout au long du tournage. Je l’ai mis sur un piédestal d’où je ne l’ai jamais descendu. J’avais envie de le considérer toujours comme une star internationale et un acteur extraordinaire qu’il est. Ça me permettait aussi de le laisser dans sa bulle, parce que je sais que je peux être envahissant.
Comment s’est passée votre première rencontre ?
Je suis tout de suite rentré dans mon personnage. Je me suis mis devant lui, un peu à la Louis de Funès en disant, « vous prenez trop de place ». Et ça l’a fait marrer. On est allé manger ensemble. Il m’a raconté des tonnes d’anecdotes. Il est très riche. Je ne parle pas de finances. Je parle à l’intérieur. Malheureusement, le pauvre, il a un problème avec la France, ou plutôt la France a eu un problème avec lui. Parce qu’on s’est beaucoup moqué de lui. Surtout à la télévision.
Il parle vraiment comme ça dans la vie ?
Il pense en anglais. Il est plus à l’aise pour jouer en anglais que pour jouer en français. Je peux le confirmer parce qu’on a tourné le film en deux langues. Il lui arrive aussi de dire des trucs marrants. Il m’a demandé : « Tu as une femme, toi ? Et bien, éteins les lumières, tu feras plus de choses » . Un jour, il ne m’a pas reconnu à la salle de sport, il m’a demandé de le laisser tranquille parce qu’il ne savait clairement plus qui j’étais. Son assistant m’a dit qu’il ne m’avait pas reconnu.
Comment le définirez-vous ?
C’est de la nitroglycérine. Quand ça explose, ça explose loin. C’est un hypersensible. Extrêmement tendre. Très respectueux de toutes les personnes de l’équipe. Mais ça reste une « prima donna ». De temps en temps, il ne venait pas.
Et ça ne vous posait pas de problèmes ?
Non, parce qu’il est fantastique quand il est là. Donc on accepte de le prendre comme il est. On laisse son ego à l’entrée du studio. Le film existe parce qu’il y a Jean-Claude Van Damme. On vit avec ça. Quand il ne venait pas, je tournais avec sa doublure. J’étais un peu déçu parce que je préférais lui donner la réplique à lui, parce que j’étais meilleur et parce que ma journée était plus folle. Mais je ne lui en voulais pas. C’est une star hollywoodienne. Quand il rentre dans une pièce, l’atmosphère change. Cela va au-delà de son personnage de cinéma.
Comment a fonctionné votre duo ?
Il ne sait pas faire ce que je fais et l’inverse est aussi vrai donc on ne se marchait pas sur les pieds. Pour lui, l’action est un langage… C’est comme apprendre une phrase de texte. Pour moi, c’est comme apprendre une chorégraphie de danse. Ça me prend un peu plus de temps. Je suis très à l’aise avec mon corps mais les vraies scènes de combat, c’est une autre affaire. Avant quasiment chaque prise, il faisait dix pompes et dix mouvements d’haltères de chaque bras. Il n’arrête pas. Moi, je le regardais en fumant des clopes électroniques. C’était un peu comme nos personnages dans le film, deux mondes différents qui se rencontrent et s’apprécient. Je ferais immédiatement Le Jardinier 2 si on me le proposait.
Et en attendant, vous avez des projets ?
Je suis en train d’écrire la suite de Fatal. Je peux juste dire que le titre sera Bazooka et qu’on verra le héros se réveiller après vingt ans de coma. Je suis bourré d’idées pour faire revivre ce personnage qui ne m’a jamais vraiment quitté. Je suis souvent étonné de voir que de nombreuses personnes, y compris très jeunes, connaissent mieux le rappeur fictif Fatal Bazooka que Michaël Youn.